Je ne te reproche rien, ma Maman!
Je ne t’en veux pas, pour rien.
Je ne me plaindrai pas…
Je vais bien, maintenant, j’ai de quoi manger,
des fruits aussi, qui n’ont pas le goût des tiens.
Je m’endors chaque nuit avec ton nom.
Je rêve toujours de ce vieillard
que j’observais du balcon
et qui, assis près des poubelles,
attendait qu’elles soient pleines
pour fouiller dedans, cherchant à manger…
Je rêve encore de mon école
avec ses bancs tous vides.
Au milieu de l’heure en classe
quelqu’un a frappé à la porte:
« Pardonnez, Madame, l’absence de mon fils.
Il n’a pas de chaussures aujourd’hui,
ces jours-ci, peut-être,
si je suis payee
je lui achèterais, il reviendra.
Je ne te reproche rien, ma Maman,
je ne t’en veux pour rien.
Et les soirées dans «Lamartine»,
les seules fêtes avec les amis
où nous nous retrouvions dans «notre» café
pour boire de l’eau gazeuse.
Quelqu’un en partant murmurait:
«Donne-moi une cigarette, je n’ai que cinq sous».
Je ne t’accuse pas, Maman,
je ne t’en veux pas, pour rien.
Vrais cauchemars, les souvenirs se suivent
en s’enfonçant en moi
faussement près d’eux se cache
une faute vécue:
que sans pitié je t’ai quittée,
malgré ton pain et ta douleur,
j’ai pris la route chargée d’épreuves
sans savoir où je vais, ni comment.
Tu ne m’as pas empêchée,
tu n’as pas versé une larme.
J ’étais pourtant ton enfant aussi.
J e sais que tu m’attends avec amour,
c ’est tout à fait normal…
C omment finir ce chant que j’écris,
je ne vois pas sa fin.
Que dis-je, ma petite Maman,
un chant? Alors que j’ai envie de hurler…
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